dimanche 21 décembre 2008

Jogging in DC

Un des plus beaux joggings de ces derniers mois: Washington au petit matin. Bon, en fait, il faisait nuit noire à 6h, vue la saison. Les rues vides, l’air frais, une ville paisible, au moins dans ses beaux quartiers. Descendant Pennsylvania Avenue, je suis arrivé assez vite an bas des marches du Capitole, remonté le Mall (putain, c’est long !) jusqu’au Washington Monument entouré de des drapeaux (tellement haut qu’on a l’impression qu’il est à portée de main alors qu’il est super loin), et, pour la beauté du geste, un petit crochet par la Maison Blanche, en passant devant les immenses estrades en train d’être installées pour l’inauguration d’Obama. Le 21 Janvier 2009 promet d’être un jour exceptionnel, on attend un nombre inégalé de visiteurs pour l’occasion, on m’a parlé de 3 millions de personnes. Même devant la Maison Blanche, le dispositif policier visible est léger. On parle de vidéosurveillance permanente (le joggeur nocturne aime bien ça), mais aussi de batteries antiaériennes cachées un peu partout autour du périmètre le plus sensible, invisibles, mais prêtes à entrer en action à tout moment. Depuis le 11 Septembre, les américains adorent se faire peur. Une ville aussi bunkérisée se prête à tous les fantasmes.
Croisé de rares passants trimbalant des gobelets de café, vu derrière leurs vitrines des sportifs qui soulèvent de la fonte ou courent sur des tapis, en regardant des nullités à la télé, leurs iPods dans les oreilles, les pôvres. Il faisait encore bien nuit, mais la ville commençait tout juste à s’animer quand je suis rentré, haletant, à l’hôtel (le génial Monaco).
Cette partie de la ville est la plus impressionnante par ses proportions mais aussi la plus inhumaine. Les bâtiments officiels sont de dimensions pharaoniques, les avenues immenses, et il n’y a pas grand signe de vie en dehors du passage de rares voitures. C’est une ville martiale, un rien mussolinienne, truffée de petits squares et placettes avec des statues de militaires. Il y en a pour tous les goûts, à cheval, à pied, seuls ou en groupe, des marins assez jolis, des cavaliers à chapeaux de cow-boy et pantalons coupe droite bien ajustés aux bottes, des officiers moustachus de la guerre de Sécession. Une ville sévèrement burnée, quoi.

dimanche 14 décembre 2008

L'eau du robinet

J’ai déjà eu l’occasion de m’indigner sur la consommation immodérée d’eau en bouteilles qui se fait dans le monde et, tout particulièrement, en France. L’eau en bouteilles est une aberration écologique, sanitaire et économique, même si elle est excellente pour la santé de belles compagnies multinationales. Les arguments sont connus, inutile d’y revenir. Il me semble tout de même important de verser encore une pièce à ce dossier : celui de l’expérience personnelle.

J’ai depuis environ 2 ans un aquarium d’eau douce où logent deux poissons rouges, dont un est, comme Nemo, légèrement handicapé (le mien fait de l'aérophagie). Pas n’importe quels poissons rouges, non, des poissons rouges Japonais. Le Monsieur de chez Truffaut m’avait dit que c’est les mieux car ils ne grandissent pas. C’est effectivement mieux, car je n’ai pas trop la place d’acheter des aquariums de plus en plus grands, au fur et à mesure du développement des animaux. La niche de ma salle de bains, où l’aquarium est placé, est de dimensions réduites, et je n’envisage pas d’investissement immobilier dans un avenir proche. Là où ça devient pertinent pour le sujet du jour est que j’ai remarqué que, chaque fois que je change l’eau des poissons, ils prennent une dose de vitalité impressionnante. Des poissons souvent placides, casaniers, voire semi dépressifs dans une eau douteuse reprennent tout à coup goût à la vie et nagent comme des fous pendant des heures, tournant et retournant dans tous les sens, frétillant des nageoires et de la queue, dans l’eau redevenue limpide et belle. Au début, j’ai cru que c’était l’eau froide du robinet qui les stimulait (nager pour se réchauffer, quoi). Eh bien non. Il fait actuellement environ 10° dans ma salle de bains, grâce à un installateur de radiateur indélicat (au sujet duquel je ferais bien un petit post , tiens. Michel, si tu lis ce blog, tu auras été prévenu). Autant dire que l’eau du robinet est à peine plus fraîche que celle de l’aquarium à température ambiante. Eh bien, le même phénomène s’est produit aujourd’hui. Une journée après avoir changé l’eau, mes deux poissons sont encore en train de tourner comme des déments possédés par une macumba tropicale, ensorcelante et enfiévrée, je m’égare pas, là ? jeunes alevins fraîchement éclos qui découvrent le monde avec ravissement. Voilà donc la preuve que l’eau du robinet est excellente. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont deux poissons rouges totalement indépendants. Ils sont Japonais, de surcroît. C’est dire.